Aux portes des écrins

Aux portes des écrins

Il est une destination que j’affectionne particulièrement. Pas uniquement à cause de sa proximité, mais surtout pour la qualité du terrain de jeu. Découvrez les Hautes-Alpes !

Ma destination estivale par excellence, ce sont les Hautes-Alpes. C’est un mélange de différents ingrédients qui font au final la recette parfaite. Passons-les en revue et vous verrez qu’à la fin vous serez convaincu :

- L’accessibilité : avec l’autoroute jusqu’aux portes de Gap, l’accès en voiture est assez rapide. Puis jusqu’à Briançon, la Nationale est confortable. Seul point noir, le trafic routier qui est dense durant les mois d’été.

- La météo : situé dans les Alpes du sud, ce territoire bénéficie d’un ensoleillement exceptionnel. Au nord du département, le col du Lautaret est le point de blocage des dépressions qui viennent d’Isère. Quand il fait froid et humide au nord de l’autre côté du col, à Briançon, il peut faire grand soleil.

- Les paysages : les glaciers et les pics acérés ne sont pas l’apanage des Alpes du nord. Ici les paysages du massif des Ecrins sont tout simplement fantastiques avec 2 sommets dépassant les 4000 m d’altitude ! Concernant les paysages de moyenne altitude comme les alpages, allez faire un tour dans le Queyras, vous nous en direz des nouvelles !

- Les trails : comme on le dit dans le jargon, ici c’est le coeur de la meule ! Le réseau de sentier balisé est excellent et les itinéraires possibles à VTT sont légion. Peu de chance de rouler un itinéraire de prière qualité, le terrain de jeu est XXL. Attention, la pratique du VTT dans le Parc National des Ecrins est interdite, mais quoi qu’il arrive les meilleurs sentiers pour le bike ne sont pas là-bas.

Nous avons planifié ce dimanche une belle journée en montagne du côté du val d’Allos. Cependant, à cause des perturbations venant du sud et de l’est, les prévisions météo ne sont guère favorables sur ce secteur. De gros orages sont à prévoir, il est serait dangereux de s’aventurer sur des itinéraires reculés et en altitude dans de telles conditions. Je commence à cogiter à 1000 plans, le cerveau fume. Les potes ont bloqué leur journée, autant essayer de faire quelque chose. Car tout au long de l’année, que ce soit Narbaix, Nico ou moi-même, nous sommes très souvent à l’initiative des rides. Et cela demande pas mal de temps et de connaissances des secteurs. Le dicton TV célèbre « j’adore qu’un plan se déroule sans accroc » est un peu mon adage. Je laisse peu de place au hasard, de toutes façons, les aléas étant déjà nombreux (casse matériel, chute…), autant minimiser la part de hasard dans le reste de la journée. Je scrute les cartes météo avec soin et je vois que les Hautes-Alpes semblent épargner par les précipitations. Tout autour c’est catastrophique : Isère, Savoie, Alpes-Maritimes et Alpes de Haute-Provence, le temps est trop incertain. Et encore, en y regardant de plus près, le sud des Hautes-Alpes serait atteint assez tôt par les orages et le Queyras sous influence météo italienne aurait le même programme. Il reste une zone ciblée entre Embrun et Briançon, le long de la Durance. Cela semble restreint mais les possibilités sont nombreuses et la qualité des itinéraires est hors norme.

La veille, un rapide coup d’oeil à la météo montre que les orages pourraient sévir à partir de 15h00. Je décide d’avancer le départ très tôt le matin, quelques défections se manifestent. Finalement, nous sommes 7 à partir : Narbaix, Nico, Fred, Romain, Arnaud, Jenssy et moi-même. Comme itinéraire, je prévois une petite traversée des Ecrins, de Puy-Saint-Vincent à la Roche de Rame. Cela semble assez rapproché, mais quand on choisit bien son parcours, cela commence à faire du dénivelé. Sachant qu’il y a des électriques avec nous, il faut gérer l’autonomie et éviter les portages. Nous laissons les véhicules sur les hauteurs de Puy-Saint-Vincent, le ciel est clair, dégagé de tous nuage. Ca sent la bonne journée. Même si on sait que le temps peut vite tourner en montagne, on a quoi qu’il arrive plusieurs heures devant nous avant que ça se gâte.

Quand on roule à plusieurs, il y a toujours un peu d’inertie. Dès le départ, je sens Romain fatigué, il ferme le groupe et ne semble pas trouver son rythme. Nous sommes partis plusieurs fois ensemble (Pérou, USA…) et je sais qu’il a de la ressource. Mais là, le changement de boulot et l’arrivée de sa fille n’a pas du l’aider à garder la condition. Je sais déjà qu’il faudra changer le programme de la journée. Une fois arrivés sur les hauteurs du domaine skiable de Puy Saint-Vincent, nous suivons un trail dans les bois qui, en saison, est shapé par la station. Pour l’heure, il est encombré de branches, on sent que l’hiver a tardé dans les Alpes. Une fois sur la crête, alors qu’avant le sentier arrivait sur un bel alpage, c’est désormais une piste de ski vraiment large et un lac artificiel (pour les canons à neige on présume) qui plantent le décor. Nous sommes vraiment déçus de ces aménagements qui disons-le sont venus défigurer un lieu si beau.

Nous traçons dans les alpages, plein sud, le sentier est invisible au départ. Puis après une bonne centaine de mètre de dénivelé, on repère l’assise du chemin qui se fait de plus en plus large et nette. Quand on rentre dans les bois, la trace est vraiment joueuse et rapide, un vrai bonheur. Le sentier débouche sur un nouvel alpage au milieu des magnifiques chalets des Clausas. On prend une petite pause, le lieu est tellement beau, la vue sur la vallée du Fournel, magique. C’est toujours un moment privilégié de se trouver avec ses potes dans un tel lieu. De là, on remonte par la piste au col de la Pousterle, puis aux Têtes. En basculant côté Durance, la vue sur la vallée est impressionnante. On sent que la descente va être raide. Le sentier n’est jamais extrême. Au début, il chemine sur cette large crête boisée puis quand il descend franchement dans le bois de la Pignée, il faut gérer les épingles très serrées, les quelques dévers, les passages étroits et surtout la forte pente de la forêt. Même si il n’y a pas de danger particulier, une chute conduirait à un vol plusieurs mètres plus bas. Les virages s’enchaînent, c’est un festival d’épingles.

Une fois la route du Fournel rejointe, je sens qu’on arrivera pas à poursuivre notre traversée. Le temps s’est bien couvert et pas sur qu’on arrive à temps à tout boucler. Surtout que je ne connais pas le dernier sentier, j’aimerais pas découvrir de mauvaises surprises sous l’orage. Du coup, on enchaîne par une autre trace située en rive droite du torrent. Le début est large et peu intéressant. Mais rapidement, le chemin se transforme en sentier et là ça va très très vite… Cette section est tout simplement génial. Aucune difficulté technique, mais des courbes rapides et quelques bonnes lignes droites. Ca fuse ! La partie basse est plus sinueuse et plus caillouteuse, on rejoint l’Argentière-la-Bessée.

On remonte chercher les voitures à Puy Saint-Vincent. Nous savons que le temps nous ai compté, on mange sur le pouce. De retour à l’Argentière, Romain prend la décision de nous monter et de redescendre le van. C’est donc parti pour une dernière descente, celle du GR50 depuis la col de la Pousterle, encore un must du coin : 700 m de dénivelé négatif sur un sentier exceptionnel. Dès le départ, le ton est donné, ça va vite, très vite… Le terrain est très sec, il faut ruser avec le relief pour aller chercher du grip. Par endroit, ca drifte fort, il faut juste éviter de perdre l’avant. Tout en bas, nous arrivons avant Romain et le van.

Nous sommes tellement euphoriques que l’on remet le couvert dès son arrivée. Durant la montée en van, il se met à pleuvoir, juste ce qu’il faut pour redonner du grip au sentier. Même si nous le savons, nous restons toujours stupéfaits du bienfait d’une telle pluie sur la qualité de l’accroche du terrain. Une fois en bas, la troupe à son compte. Nous reprenons le chemin du retour, le temps s’est maintenu et nous avons pu profiter d’une belle journée. Plus on descend vers le sud plus le temps se dégrade, notre plan a fonctionné parfaitement. Même si nous avons du changer notre itinéraire pour nous adapter au groupe, je ne considère pas cela comme un accroc car quand on roule à plusieurs, il faut que tout le monde trouve son compte et se fasse plaisir !

INFOS PRATIQUES :

ITINERAIRES

Avec VTOPO PREMIUM, en suivant ce parcours notamment ou dans le VTOPO VTT Hautes-Alpes

Y ALLER

Depuis le sud de la France, autoroute A51 jusqu’à Tallard, puis N94 qui remonte la Durance. 
Depuis Grenoble, il faut suivre la D1091 qui franchit le col du Lautaret.
A noter que le train dessert l’Argentière-la-Bessée.

A VOIR / FAIRE

Si on parle de faire autre chose que du vélo, les possibilités sont multiples. Dans le secteur, on peut envisager de faire quelques belles randos (ou de l’alpinisme) au d’Aillefroide, après Puy-Saint-Vincent. Ne pas oublier la visite des Mines d’Argent du Fournel, à faire avec les enfants. Bien entendu, escalade, via ferrata, canyoning… Beaucoup d’activités sportives sont possibles.

SERVICES

Si vous restez plusieurs jours et pour les grosses courses, à Briançon on trouve tout. Mais à l’Argentière, les commerces sont nombreux également.


Laissez un commentaire

Ce site est protégé par reCAPTCHA, et la Politique de confidentialité et les Conditions d'utilisation de Google s'appliquent.